07/09/2021
Industry
Nous avons rencontré Rémi Danglade, Directeur des Papeteries de Montségur depuis 2008 et passionné par l’industrie des pâtes à papier et de carton. Après avoir voyagé dans (presque) tous les pays du monde pour une société de négoce représentant les intérêts d'entreprises françaises de l’industrie, Rémi Danglade prend la tête de la manufacture drômoise en 2008 par amour de la qualité du papier de Montségur et avec l'envie de raviver un fleuron de l’artisanat français.
LE NEW BLACK : Parlez-nous de votre entreprise ?
Rémi Danglade : Les Papeteries de Montségur produisent le meilleur papier de soie au monde. A l’origine, la conversion d’un moulin à farine en moulin à papier permettait d’écraser le bois pour en tirer les fibres nécessaires à la fabrication d'une feuille fine que les larves à soie mangeaient. Nous fournissions essentiellement des fleuristes, puis nos papiers ont suscité l'intérêt du monde du luxe, du cinéma et du sport : nous fabriquons les confettis pour chaque coupe d’Europe de Football, pour la neige sur des tournages et agrémenter les emballages de vins et spiritueux, bijoux etc. Nous détenons aujourd’hui le label d’entreprise du patrimoine vivant et veillons sur l’environnement et nos collaborateurs avec des codes d’éthique et de qualité depuis 200 ans.
Les Papeteries de Montségur sont membres du programme des Nations Unies “Global Compact” et nos équipes sont proactives en termes de Responsabilité Sociétale d’Entreprise et de transition énergétique ; nous avons nos propres panneaux solaires, utilisons une énergie hydroélectrique et sommes en cours d’installation d’une chaudière biomasse pour nos usines et locaux !
LNB : Quand avez-vous rejoint les Papeteries de Montségur et quelles sont vos missions ?
RD : C’est en 2008 qu’a commencé l’histoire de la belle au bois dormant. Lorsque j’ai racheté les Papeteries de Montségur, l’entreprise ne connaissait pas ses clients, travaillait avec des intermédiaires qui multipliaient les prix par deux et avait un défaut de notoriété. Depuis, nous avons rencontré nos clients, ajusté nos prix de ventes et nos marges. Les équipes se sont adaptées à une nouvelle collaboration avec nos clients majoritairement parisiens en faisant preuve de flexibilité, de réactivité et de créativité tout en conservant une qualité d’orfèvre. Je suis très fier du développement de notre activité et du succès de nos idées qui semblaient farfelues : du papier floqué, parfumé, coloré, le tout fabriqué localement sur des machines datant de 1910 !
LNB : Un projet qui vous tient à cœur ?
RD : Plusieurs même ! Nous avons la détermination d’être toujours à la pointe en matière de recyclage et de renouvelabilité ; tous les projets qui servent ce but me sont chers. Nous avons inventé les cheveux d’anges créés à partir de chutes de papier, qui servent en produit de calage et qui connaissent aujourd’hui une demande extraordinaire de la part du marché du e-commerce. Nous sommes également les seuls à fabriquer du papier de soie à partir de fibres 100% recyclées et de fibres PCW (“post-consumer waste”).
LNB : Vous faites partie de la deuxième promotion de l’Accélérateur Mode & Luxe de la Banque Publique d’Investissement (BPI), quelles sont vos attentes ?
RD : Je souhaite construire et renforcer la notoriété des Papeteries de Montségur, ce qui m’a naturellement conduit vers ce programme de la BPI. A 60 ans, on réfléchit différemment des plus jeunes générations qui maîtrisent les codes du monde extraordinaire du luxe et qui seront aux manettes demain. J’ai besoin de mieux comprendre ces générations Y et Z pour que les Papeteries de Montségur célèbrent leur 400ème anniversaire !
Toute l’équipe de LE NEW BLACK est ravie de partager cette belle aventure avec vous !
En savoir plus : https://www.papeteries-montsegur.com
