L’industrie de la mode vue par ses acteurs clés : les agents multimarques

L’industrie de la mode vue par ses acteurs clés : les agents multimarques

26/10/2020

Industry

Depuis 2015, l’agence Not Summer basée à Londres conseille les marques créatives telles que Auralee, GR10K, Phipps et Port Tanger sur leur stratégie et leur développement commercial, ainsi que sur la gestion de leur business wholesale. L’agence utilise LE NEW BLACK depuis juin 2020. 

LE NEW BLACK : Tout d’abord comment allez-vous Philip après cette saison commerciale très spéciale ?

Philip Rouse : En tant que gestionnaires wholesale, nous ne sommes pas exposés au même niveau de risque que celui enduré par les détaillants et les marques. Nous travaillons beaucoup depuis mars pour pouvoir affronter cette tempête et soutenir nos partenaires, et nous avons eu la chance de ne pas être trop atteints pour l’instant par les circonstances. Il y a beaucoup d’incertitudes en ce qui concerne l’industrie bien sûr, mais nous avons la chance de collaborer avec des gens créatifs, inspirés, et profondément investis.

LNB : Quelles étaient vos attentes quand vous avez rejoint LE NEW BLACK, et quelles étaient les besoins spécifiques de vos marques pendant cette campagne Été 2021 ?

PR : Avec le confinement partout en Europe, nous savions que juin serait le tournant du physique au digital. Personnellement j’ai utilisé un grand nombre de plateformes BtoB, et j’ai senti que LE NEW BLACK était la meilleure option, particulièrement pour les marques qui désiraient mettre en place une expérience commerciale en marque blanche. Nous investissons beaucoup dans l’image et les éléments liés à l’expérience commerciale (look-book, vidéo etc.), mais le showroom, qu’il soit en ligne ou à Paris, est essentiel pour permettre l’engagement du client BtoB, et la qualité des échanges. Non seulement LE NEW BLACK est une belle plateforme, mais elle permet en plus de réduire les frictions et d’augmenter le nombre d’opportunités.

LNB : Est-ce que les outils digitaux ont changé la manière dont vous travaillez avec les marques ? Avec les acheteurs ?

PR : Depuis quelques temps nous utilisons un outil de planification des rendez-vous acheteurs, et cette saison nous avons ajouté pour la première fois un outil d’emailing. Comme avec LE NEW BLACK, beaucoup de ces outils fournissent des analyses en direct, qui nous permettent de mesurer ce qui fonctionne ou non. En tant qu’entreprise, nous sommes devenus beaucoup plus attentifs aux données, à l’efficacité et à l’automatisation, pour servir notre objectif qui est de fournir le meilleur service clients possible. Personnellement, Zoom m’a permis d’avoir des discussions parfois plus approfondies qu’au showroom physique. Aussi, nous réfléchissons actuellement à l’usage que nous pouvons avoir de Whatsapp et Instagram pour garder et nourrir la relation avec chacun entre les saisons.

LNB : Quels sont les principaux changements auxquels vous avez assisté ces derniers mois, en ce qui concerne les habitudes des marques et des acheteurs ? Quelles tendances vont durer ?

PR : Je ne suis pas spécialiste de la culture Mod mais j’aime cette citation de Peter Meaden : "clean living under difficult circumstances”, (“un mode de vie propre, même sous des circonstances difficiles”), et je pense que toutes les marques que nous représentons ressentent et expriment cette chose là d’une manière ou d’une autre. Phipps par exemple, est la marque la plus investie en terme d’éco-responsabilité, du sourcing à la production, mais je crois que toutes nos marques sont engagées très sérieusement, et perfectionnent sans cesse leurs pratiques dans ce sens. Le principe de Dieter Rams : “Less, but better” (“moins, mais mieux”) est là pour durer, avec moins de voyages, moins de défilés, des collections plus resserrées. 

LNB : Quelles sont trois sociétés ou personnes innovantes que vous suivez dans l’industrie de la mode et qui d’après vous répondent aux défis majeurs que notre société traverse (environnement, société, économie etc.) ?

PR : Je crois qu’aucun individu ou société ne devrait porter un tel poids, cela sonne un peu biblique. Mais il me semble que globalement les femmes sont bien meilleures que les hommes pour construire des relations de proximité, pour collaborer, et vivre en communauté, donc je défends l’idée qu’elles doivent prendre toujours plus de place. Ensuite une plus grande diversité aiderait certainement l’industrie à reconquérir l’authenticité qui lui manque. Je pense que les plus grandes sociétés sont de plus en plus concernées par la toxicité, qu’elle concerne les émissions carbone ou qu’elle conduise à une communication toxique. J’espère que nous assisterons à de grands changements de leur part, dont pourront profiter les générations futures.

www.notsummer.com

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